[DROIT] Thèse sur la bonne gouvernance

Répondre
Avatar du membre
Biéloslavie
Maître du jeu
Messages : 183
Enregistré le : 02 déc. 2021, 20:43
Localisation : Belgograd
Contact :

[DROIT] Thèse sur la bonne gouvernance

Message par Biéloslavie »

Présentée par Joseph Kirov, le 10 septembre 2017.
De la gouvernance libérale

Pour beaucoup la démocratie est défini en premier par le respect d’un certain nombre de droits libéraux comme la liberté de culte, d’expression ou encore la liberté d’association, et ce de manière intégrale. Nous entendrons cela par gouvernance libérale au fil de ce texte, et par gouvernement démocratique le régime visant à faire du peuple le tenant du pouvoir décisionnel politique. Cette distinction entre gouvernement et gouvernance est pourtant centrale dans la manière d’exécuter le pouvoir politique.

La gouvernance libérale n’est pas un mal en soit, contrairement à la démocratie. En effet, elle vise au bien-être de la population par l’octroi de libertés politiques et économiques. Si l’idée est bonne, il ne faut pas être sot, croire qu’une liberté absolue protègera les individus est une utopie basée sur le postulat que chaque individus serait assez intelligent pour connaître ce qui est bon, et ce qui est mauvais, non pas pour lui, mais pour l’ensemble de la population.

Pourtant, il ne fait guère de doute que sans octroi de liberté, l’individu est par définition prisonnier, que ce soit d’un Etat, d’un autre individu, ou de sa propre crainte des autres, car assurer la liberté de chacun revient à limiter l’action des individus sur d’autres individus.

De la bonne gouvernance

Bien gouverner c’est assurer à sa population le maintien de sa sécurité. La sécurité d’un peuple dépend autant de sa défense physique contre un agresseur externe que de sa défense contre lui-même.

Ce que souhaite un individu, c’est de pouvoir profiter du fruit de son travail et de sa famille. L’Etat doit donc établir par des lois l’assurance que cela soit possible. C’est pourquoi il développe une police pour veiller au respect de celle-ci, une justice qui punisse ceux qui y ont contrevenu et indemnise ceux à qui il a été fait du tort, une diplomatie qui s’assure de la reconnaissance du peuple en question par les autres nations, un service de santé qui veille à la survie des membres de ce peuple, un système fiscal qui finance l’ensemble de ces services et un système éducatif qui permet au peuple d’acquérir les compétences nécessaires à l’établissement de l’Etat et de ces services.

Du respect de cette protection de l’individu et de sa famille dépend la bonne gouvernance.

Plus que des libertés, il s’agit donc d’établir des protections. Alors que ces dernières rencontrent une fin, la liberté elle n’a de fin que celle qu’on décide de lui donner. Mais comme limiter une liberté dans les régimes libéraux est considérer comme un crime, alors celle-ci n’en rencontrent pas. Ces dérives libertariennes mettent alors en danger l’Etat, ses services et les individus, et sont donc à terme, liberticides.

Ainsi l’individu doit pouvoir s’exprimer, mais ne pas mettre en danger l’Etat ou la dignité d’une tierce personne. Un individu doit pouvoir entreprendre et profiter du fruit de son entreprise sans craindre de se le faire voler ou détruire, mais cela ne doit pas se faire au détriment de la morale et du respect des personnes. Un individu doit pouvoir prier, penser, mais ne doit pas prôner un ordre contraire à la bonne gouvernance.

Il est donc du devoir de l’Etat, d’établir des protections, et donc d’octroyer des libertés et d’en édifier les limites. Et pour cela, l’Etat doit être dirigé de manière sage, et non-intéressée.

Du gouvernement démocratique

Nous avons dit que l’Etat doit être dirigé de manière sage, et surtout non-intéressée, au risque de ne pas pouvoir assurer la protection de son peuple en ne sachant pas établir de limites aux libertés. Or comment peut-on demander aux principaux intéressés, le peuple, de se gouverner et de refuser ces dérives libertaire. Les tenants de ce mode de gouvernement diront alors que ces individus auront la sagesse de remarquer l’intérêt général qui réside dans la limitation des libertés. Mais cela ne revient-il donc pas à dire que les marins sauront, sans cire dans les oreilles, dépasser l’île aux sirènes sans précipiter leur navire sur les rochers ? Nous voulons expliquer ici à ces mêmes tenants de la démocratie, qui désignent certain régime comme des tyrannies, que leur restrictions de libertés ne sont rien d’autres que la cire dans les oreilles des marins. Donc ne serait-ce que théoriquement, les fondements de ce gouvernement sont fragiles et reposent sur des postulats forts.

Mais si un tel régime a su se développer, c’est uniquement car dans la pratique, il est devenu une arme politique majeure. Profitant des libertés qu’il offre, certains individus n’ont de cesse de se faire les chantres de la liberté totale, s’assurant alors les votes d’électeurs cédant aux chants des fameuses sirènes. Faisant alors de la politique une profession à part entière, ces personnes aveuglés par le pouvoir et l’intérêt personnel, prennent le pouvoir et justifient leur situation par la volonté d’un peuple, et leur inefficacité par les lenteurs d’un système qu’ils ont eux-mêmes créé.

Du bon gouvernement

Pour atteindre les objectifs de la bonne gouvernance, il est nécessaire de mettre en place un système cohérent avec celle-ci. Il s’agit donc de faire gouverner ceux qui n’ont pas d’intérêts particuliers à tirer de ces fonctions. Que ce soit une monarchie, ou une république, la désignation des membres gouvernants doit échapper en partie au choix de ceux qui sont gouvernés afin de ne pas tomber dans la politique politicienne et le populisme, mais ne peut être concentrée dans un automatisme, comme l’hérédité, ou dans les mains d’un très petit nombre de personne. La désignation des gouvernants doit être alors établie par un collège de personnes n’ayant pas d’intérêts personnels à choisir un gouvernant plutôt qu’un autre, si ce n’est l’intérêt de tous que d’avoir un ou des gouvernants éclairés, intelligents et conscient de leur devoir de bonne gouvernance. Si certains régimes reposent aujourd’hui sur l’hérédité, et notamment les régimes de droit divin, bien que nous pensons intimement que Dieu ne fait pas de politique, les familles régnantes le sont car elles ont démontrés leur aptitude à exercer une bonne gouvernance ; nous considérons que cette aptitude est le signe du divin.
Les personnes désignant les gouvernants ne doivent donc rien avoir à préserver, mais rien à perdre non plus. Elles sont donc suffisamment privilégiées pour ne pas rejoindre les volontés liberticides populaires, et suffisamment peu privilégiées pour qu’elles partagent avec le peuple la volonté de voir s’exercer une bonne gouvernance. Autre fait impératif, les privilèges dont elles jouissent ne sauraient disparaître du fait de l’action des gouvernants. Ces personnes ne doivent pas être élues, car cela reviendrait à un régime démocratique, et nous avons déjà démontrés toute l’hypocrisie de ce régime. Ces personnes doivent donc être désignés, ou de manière qu’ils ne puissent refuser cette charge. Ces personnes ne peuvent constituer un groupe nombreux au sein duquel des intérêts particuliers pourraient se recouper.
Le gouvernement lui-même ne doit pas être concentré dans une seule main, mais doit être partagé, afin de s’assurer que les intérêts particuliers d’un gouvernant ne l’emportent sur la bonne gouvernance. Il faut donc assurer un pouvoir politique qui soit en lui-même un contre-pouvoir.
Répondre

Retourner vers « Université d'Etat de Belgograd »

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 0 invité