[HISTOIRE-GÉOGRAPHIE] Les principales tribus gwanguamas et leurs géographies

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Biéloslavie
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[HISTOIRE-GÉOGRAPHIE] Les principales tribus gwanguamas et leurs géographies

Message par Biéloslavie »

Présentée par Boku Bah, le 17 mai 2020.
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Son Altesse Royale Boku Bah est le roi actuel de Luneda. Passionné d'Histoire, il a décidé de compiler les éléments encore disponibles sur la genèse de l'Empire du Gwangua actuel avant qu'ils ne se perdent dans les brumes de l'Histoire. Il donne des cours à l'Université de Sogol pour que la mémoire de son peuple soit transmise aux générations futures.

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L’Histoire des tribus gwanguamas est complexe. Selon l'époque, les différents conflits tribaux, les mariages, l'influence des colons, nous avons vu certaines tribus absorbées par une autre plus puissante ou simplement exterminées par des étrangers ou des gwanguamas. Les frontières tribales sont également très mouvantes au fil des siècles ainsi que les villes ou villages qui faisaient office de "capitales", même si ce terme n'est pas très approprié. Je vais donc vous résumer ce que nous savons aujourd'hui sur le sujet.


La période pré-coloniale et la guerre de libération.

Avant l'arrivée des colons, nous savons que les gwanguamas étaient divisés en tribus beaucoup plus nombreuses qu'aujourd'hui. Elles se livraient à des conflits armés pour un morceau de territoire, un vol de bétail, des motifs divers parfois insignifiants ou une simple volonté expansionniste de leurs chefs. Les limites de leur territoires étaient donc très floues. Nous savons qu'à cette époque les chefs de tribus transmettaient leurs pouvoirs à leurs fils. Les femmes obtenant le statu de chef étaient très rares. Le chef de tribu était avant tout celui qui menait ses guerriers dans les combats.

A l'arrivée des colons, les gwanguamas s'unirent, au moins partiellement, contre les envahisseurs. Comme je l'ai déjà exposé dans une autre conférence, cette résistance fut écrasée et les gwanguamas réduits en esclavage. Les dialectes gwanguamas étant assez différents et pour éviter les conflits entre membres de tribus dont ils ne voulaient rien savoir les colons essayaient d'acheter des esclaves d'une même tribu par commodité. Pendant la période coloniale il persista donc une certaine cohésion tribale, parfois pour de simples raisons géographiques.

Il en était tout autre pour les esclaves vendus aux navires négriers, ils étaient dispersés et les liens tribaux devinrent au fil des générations anecdotiques. Quand Koffi Moutawa engagea la guerre de libération, il retrouva cependant sur l'île de ses ancêtres des tribus encore solidaires et il dut composer avec cet état de fait pour grossir son armée. Les familles de chefs de tribus ou de clans étaient encore influentes. Il choisit avec finesse de ce servir de cette apparente difficulté comme d'un atout. Il donna donc des gages aux plus importantes tribus, leur promettant une certaine souveraineté sur leurs anciens territoires. La guerre n'était pas encore gagnée qu'il devait déjà organiser son futur État indépendant.

Comme je l'ai déjà exposé dans une introduction à l'Histoire de l'Empire du Gwangua, la guerre terminée, Koffi Moutawa fut proclamé Empereur. Il divisa l'Empire en quatre royaumes à la tête desquels il mit ses principaux généraux. Le tracé des frontières de ces royaumes devaient correspondre plus ou moins aux territoires d'origine des tribus auxquels il avait promis une unité géographique, ce ne fut pas facile. Lui-même était issu d'une des familles de chefs de la tribu Moutawa, il décida dès le début de son règne de renoncer à ce Titre incompatible avec l'unité de l'Empire. Après de longues tractations, chaque territoire tribal fut inclut dans un seul royaume à l'exception notable de la tribu Bah qui était présente dans deux royaumes. Nous y reviendrons.



La période Impériale moderne.


Tout cela reste assez abstrait, il est temps de vous présenter le découpage qui fut décidé par le premier Empereur du Gwangua. Il est toujours d'actualité, même si bien évidemment les sujets de l'Empereur sont libres de s'installer où ils le souhaitent dans l'Empire. Les zones tribales sont donc des territoire majoritairement peuplés par les descendant de la même tribu, mais il ne s'agit pas de "réserves". Pour beaucoup de "territoires tribaux" la tribu d'origine représente moins de 70% de la population. La culture de la tribu originelle y est cependant prédominante.

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Carte de l'Empire, des royaumes et des territoires tribaux

Vous voyez immédiatement la complexité de l'organisation. Chaque tribu est dépendante d'un royaume, lui même étant sous la tutelle de l'Empereur. Les rois sont donc devenus des médiateurs entre tribus, parfois rivales, dans l’intérêt de leur royaume et pour l'image qu'ils donnent à l'Empereur. Les territoires concédés aux chefs de tribu reprenaient approximativement leur "influence géographique" à l'arrivée de l'armée de libération de Koffi Moutawa. Mais les colons avaient parfois déplacé des tribus entières, sans parler de celles qui avaient simplement disparu. Les tribus actuelles sont pour certaines largement réinventées. Ce n'est pas ma position, elles sont certes moins nombreuses mais représentent de véritables cultures distinctes issues de groupes ethniques originaux même si il ne s'agit pas de la mosaïques des origines.

Le découpage ne repose pas sur rien et on peut relier assez facilement une tribu à son territoire d'origine. Aujourd'hui ont est en mesure de prouver que les revendications tribales adressées à Koffi Moutawa n'étaient pas fantaisistes. Pour cela, la manière la plus évidente est l’étude des "Alamas", ce qui pourrait être traduit par "symboles" ou "marques". Il s'agit de gravures, parfois très anciennes, présentes sur toute l'île mais aussi de tatouages ou de motifs de vêtements qui se sont transmis au sein des tribus. Ces "Alamas" sont nombreux et ne sont pas tous spécifiques à une tribus ou à un territoire, mais leur fréquence permets d'avoir une vue assez fine des répartitions de populations.

Prenons un exemple :

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A gauche une des pierres gravées nombreuses en Empire Gwangua et à droite un tatouage "moderne" reprenant des "Alamas". La comparaison de ces gravures mais aussi de peintures rupestres avec des tatouages ou des motifs vestimentaires transmis dans un groupe tribal permets de les relier. En faisant un tri sur des bases statistiques on peut en tirer des conclusions historiques.
Il faut une connaissance assez fine de tout les "Alamas" et de leurs différents usages, leurs emplacements, les associations possibles pour en tirer des conclusions. Dans l'exemple ci-dessus, le premier "Alama" en partant du bas est appelé "IRI" (la graine) :
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"IRI" (la graine)
On pourrait en tirer une conclusion ? En fait non, cet "Alama" est commun à toutes les tribus gwanguamas. Il représente la graine de baobab et comme tout les "Alamas" a une signification, ici la dureté et la persévérance. C'est l'exemple parfait, d'un "Alama" qui n'est pas exploitable statistiquement. Un autre tatouage de cette jeune femme est plus intéressant, nous y reviendrons. Cependant, les "Alamas" importants sont souvent présents sur des parties du corps plus visibles ou encore sur le motif des vêtements ou des objets de la vie quotidienne. Il s'agit ici, plus de symboles dont le sens tiens à cœur à la personne que de marque tribale.



Les différentes tribus gwanguamas et leurs "Alamas" spécifiques.


Comme bien souvent l'"Alama" spécifique d'une tribu a une symbolique en lien avec sa philosophie, son mode de vie ou son originalité. Je vais illustrer chaque petite description des tribus présentes sur la carte établie par notre premier Empereur. Ces symboles étant parfois utilisés, malgrès la modernisation de l'Empire, comme en-tête pour une déclaration écrite d'un chef de tribus ou comme élément de signature, cela peut être utile.
J'ai choisis de commencer par la tribu de l'Empereur, même si il n'en est pas le chef, puis celles des rois gwanguamas et ensuite dans un ordre plus aléatoire.




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Alama de la tribu Moutawa, le "Kakakin""
Cette forme qui parait abstraite n'est que finalement peu stylisée. L'Alama de la tribu Moutawa représente une corne de bouquetin, son nom, "Kakakin", ne porte d'ailleurs pas à confusion. Il s'agit d'un symbole de vigilance mais aussi de combativité. La corne pouvant servir à lancer une alerte mais aussi une attaque.
Ce symbole est souvent retrouvé dans d'autres parties de l'île signifiant l'influence déjà grande de la tribu Moutawa. On peut même parler de crainte quand il est associé à d'autres "Alamas" plus sombres, voir funestes. Plus on se rapproche du territoire Moutawa, plus il est souvent associé à des symboles de respect, laissant entendre que les tribus voisines étaient déjà sous leur protection. L'ancestrale capitale tribale est la ville de Moutawa où sont érigés les tombeaux des chefs de tribus Moutawas et des Empereur du Gwangua. L'importance de Sogol semble secondaire jusqu'à la période Impériale.
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Vase de vassalité retrouvé sur le territoire de la tribu Nyang.




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Alama de la tribu Bah, le "Kishi"
Il s'agit de ma tribu, ou du moins celle de mes ancêtres, ma famille étant métissée depuis longtemps. Mais il faut avouer que la symbolique de l'Alama de la tribu Bah est assez révélateur de nos capacité à amasser des richesses. Le "Kishi" avec ses formes harmonieuse pourrait faire penser à une signification pacifique. En réalité, "Kishi" signifie "jalousie" ou du moins "envie". Ses quatre arabesques représentent des tentacules de pieuvre reliées à une bouche. Parfois il y est même rajouté des triangles à l'intérieur pour figurer le bec du poulpe.
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Représentation du "Kishi" avec des triangles, ruines sur la "frontière"
Le contrôle de Lunedon, le port le plus protégé de l'île et capitale de la tribu atteste de cette volonté de contrôle sur tout ce qui y transitait. La petite ville de Bah, berceau de la tribu, a rapidement perdu de son importance, restant une simple nécropole des chefs. Autre preuve du caractère accapareur de la tribu Bah, son implantation dans deux royaumes (Luneda et Habsor). Il s'agit de la seule tribu à ne pas avoir acceptée la règle selon laquelle une tribu est sous le contrôle d'un seul roi. La partie Nord s’étend loin dans le Massif du Pisces, ralliant les cours d'eau navigables et se rapprochant de la côte Nord. La capitale de cette expansion tardive est Hab, mais ce n'est qu'une façade, tout se décide bien au Sud, il ne s'agit qu'un gage donné aux rois du Habsor. Rois du Habsor (Assalé) et de Luneda (Bah) sont toujours en conflit sur cette région, la puissance financière des Bah, l'influence militaire des Assalés.





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Alama de la tribu Assalé, les "Takobis"
La tribu Assalé est une très ancienne tribu de guerriers dont été issu l'un des principaux généraux de Koffi Moutawa. Les Assalés règnent désormais sur le royaume de Habsor. Il ne faut pas être grand mage pour comprendre l'Alama de la tribu Assalé, il est des plus explicite. Ces deux lames incurvés, nommées "Takobis", inspirent la crainte au premier regard. On raconte que contrairement aux autres tribus utilisant principalement des boucliers en peau de bouquetin et des sagaies, les guerriers Assalé combattaient avec une lame d'obsidienne dans chaque main (plus tard de fer). Vision qui devaient être impressionnante. Ce que l'on sait avec certitude, c'est qu'ils exploitaient cette pierre très dure abondante dans leurs montagnes. Car ce qui fait la spécificité du territoire des Assalés, c'est cette zone montagneuse, véritable forteresse naturelle. Assal, leur capitale est quasiment inaccessible, construite sur un promontoire rocheux au fond d'une haute vallée propice aux embuscades.
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"Takobi" de chef, Musée Impérial de Sogol
Ils n'étaient pas connus pour leur expansionnisme. Depuis leur base arrière ils menaient des raids aussi soudains que brutaux sur les tribus voisines puis se retiraient aussi rapidement qu'ils étaient apparus. Fiers de leur courage, de leur valeur au combat de l’héroïsme qu'ils considéraient comme la vertu suprême ; ils étaient autant redoutés que respectés par la plupart des autres tribus. Leurs exploits arrivaient aux oreilles des communautés les plus reculées, leur Alama est devenu un symbole gwanguama de souveraineté et de vaillance. Ils ne furent jamais vraiment écrasés par les colonisateurs. Aujourd'hui encore, le royaume de Habsor regroupe beaucoup de soldats de l'Armée, ces deux lames incurvées sont présentes sur des insignes de régiments.



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Alama de la tribu Dogbo, le "Mawu"

La capitale Tribale de Yobo, au plus prêt du territoire Assalé, présente encore aujourd'hui des vestiges d'importantes fortifications. La ville de Dogbo n'était que secondaire tactiquement. Car les Dogbos étaient les principales victimes des raids des Assalés, il semble que très tôt les Dogbos aient adopté une religion basée sur l'immortalité des esprits humains. Une théologie relativisant a mort, la considérant comme un simple passage. Leur Alama pouvant à première vue ressembler à deux os qui se croisent est pour eux un carrefour. Le liens entre les anciens dieux et les humains. Ils étaient convaincus que puisque les dieux ne mourraient pas les esprits humains non plus. C'est ce qui explique la très forte présence de la religion Xatholic au sein de la tribu et par ricochet dans tout le royaume Darmena dont la famille royale est Dogbo. Les points communs entre les anciennes croyances Dogbo et le dogme de l’Église Xatholic gwanguama notamment sur la promesse d'une vie éternelle ont largement favorisé la conversion des Dogbos. Ils furent parmi les premiers adeptes de Naomi-Rédemptrice née non loin de leur territoire à Wafa (voir le cours sur la religion Xatholic de Jean Dogbo).
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Vase de vassalité retrouvé sur le territoire de la tribu Nyang.
Ce même vase que je vous ait déjà montré pour illustrer l'influence sur les Nyang de la tribu Moutawa présente également deux Alamas Dogbos. Comme leurs voisins de l'ouest les Dogbos ont certainement cherché très tôt le soutient et la protection des Moutawas. Il existait certainement une alliance très ancienne entre les Moutawas, les Nyangs et les Dogbos, ce qui représente une grande partie de l'ouest et du nord-ouest de l'actuel Empire. Des liens qui ont persistés jusqu'à aujourd'hui. Koffi Moutawa n'a certainement pas été voir un Calarodina Xatholic Dogbo pour former le gros des troupes de son Armée de Libération par hasard (voir mon cours sur La genèse de l'Empire moderne Gwanguama). Pour ce qui est des Nyangs, dont nous parlerons plus tard, ils sont depuis sa formation à la tête de la Garde Impériale.




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Alama de la tribu Doumbia, le "'Ya'yan taurari"

La tribu Doumbia, mes voisins de l'est, on pourrait écrire de très belles histoires sur cette tribu. Une grande partie de leur Histoire reste un mystère. Aucun historien n'a jamais vraiment expliqué comment cette tribu a put garder son territoire. Entre les Bah à l'ouest qui était plutôt expansionnistes comme nous l'avons vu et les tribus coalisées Ndong et Ngu à l'est (nous y reviendrons), ils auraient dut être conquis depuis bien longtemps. Pourtant, aucune trace d'une armée puissante, pas d’alliés connus, un territoire petit et peu peuplé, toutes les conditions étaient réunis pour que leur culture tribale disparaisse, comme ce fut le cas de beaucoup d'autres. Mais non, ils ont conservé les mêmes frontières depuis la nuit des temps et sont aujourd'hui la tribu d'origine des rois Maramona. Comment ont-ils réussi ce tour de force ? Mystère, on n'a que des spéculations et qui n'ont rien de scientifiques.
Basons nous sur leur Alama. On le nomme "'Ya'yan taurari" ce qui peut être traduit comme "Enfants des étoiles" ou quelque-chose d’approchant. Il est sensé symboliser la protection des anciens dieux, l'œil protecteurs des dieux en même temps qu'une étoile stylisée. Évidemment les rumeurs les plus étranges courent sur cette tribu à l'Alama si mystérieux. Pour certains, ils ne seraient même pas vraiment humains. Vous voyez, je vous disais que l'on a des "spéculations et qui n'ont rien de scientifiques". Cependant cet Alama a une grande importance, il est présent sur toutes les portes de la capitale Tribale Mona :

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Porte d'une propriété de la capitale Tribale Mona

Ma position est qu'ils sont tout simplement particulièrement dissimulateurs, l’œil de leur Alama serait plutôt un symbole occulte et sectaire. J'ai fais des recherches et on trouve des morts suspectes parmi leurs ennemis potentiels tout au long de leur Histoire. Ma théorie est qu'une élite de marabouts étaient particulièrement perspicaces pour identifier les personnages importants qui pourraient s'en prendre à eux et qu'ils les éliminaient avant même qu'ils n'agissent. Ce n'est qu'une théorie mais qui colle parfaitement au premier roi de Maramona, issu de la tribu Doumbia et ancien général de Koffi Moutawa lors de la Guerre de Libération (voir mon cours sur La genèse de l'Empire moderne Gwanguama). Pour résumer, il a identifié un homme prêt à assassiner l'Empereur lors d'une revue de troupes et avant qu'il n'agisse il c'est interposé en recevant deux balles. Ce qui lui a valu la confiance aveugle de l'Empereur. Je le suspecte d'avoir été un membre de cette secte développant des capacités psychologiques étonnantes.


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Alama de la tribu Ndong, le "Nti"
Nous commençons ici à parler de tribus que l'on pourrait qualifier de "secondaires" sans être péjoratif. Historiquement elles n'ont pas atteinte le niveau de pouvoir des tribus actuellement sur les trônes des quatre royaumes gwanguamas. Mais cela ne signifie pas qu'ils n'ont pas eus une importance par le passé. La tribu Ndong est un bon exemple. Il s'agit d'une des tribus les plus puissantes de l'Est de l'Empire.
L'Alama de la tribu Ndong, le "Nti" représente une plante en pleine croissance, encore petite mais déjà germée, elle est symbole de promesses. Il s'agit là de la base de la culture Ndong, une confiance dans les dieux inébranlable. La tribu à toujours été très imprégné de spiritualité, voyant dans les récoltes et dans toutes choses des dons des dieux.

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Tatouage de l'Alama de la tribu Ndong, le "Nti"
Dans sa période plus tardive, la tribu n'a pourtant pas été très influencée par le message de Naomi Wafa qui est à la base de la religion xatholic. Ils avaient sans doute poussés leur imaginaire mystique trop loin pour croire à une femme se prétendant comme la fille unique de Dieu. Mais plus tardivement ils ont suivis l'enseignement du "Messager" (voir cours sur la religion gwasulmane) qui portait un message qui leur semblait plus rationnel. Il ne se prétendait pas de nature divine et portait simplement le message d'un Dieu unique dont il était l'intermédiaire. Il était issu de la tribu Ndong, ce qui a sans doute grandement facilité la conversion de la plupart de la tribu à la religion gwasulmane.
Lana, la capitale tribale, étant le lieu de naissance du "Messager", la tribu Ndong bénéficie d'un prestige particulier pour les gwasulmans. Ils arborent donc très fréquemment l'Alama de la tribu.



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Alama de la tribu Ngu, le "Nkonson"
La suite logique est de vous parler des voisins des Ndongs, la tribu Ngu. Les liens ont toujours été très forts entre ces deux tribus, leur Alama, le "Nkonson" en est la preuve historique. L'Alama en lui même symbolise l'union ou le lien dans le sens d'entrave. Il est retrouvé dans des objets très anciens sur le territoire de la tribu mais aussi sur celui de la tribu Ndong et nul par ailleurs selon mes recherches. Cette particularité a donc un sens très fort car nous avons vu que la plupart des Alamas sont "utilisés" dans d'autres tribus.
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Très ancien peigne en bronze portant l'Alama des Ngus, le "Nkonson", retrouvé en territoire Ndong
De ce qu'on sait, les modes de vies et croyances des Ndongs et des Ngus sont très similaires depuis une époque très lointaine. Il n'y a pas trace de conflit entre ces deux tribus voisines, ce qui est assez rare. Ils semblent former une communauté soudée depuis toujours.
Le "Messager" ayant séjourné assez longtemps dans la capitale tribale Xew, les Ngus se sont convertis à la religion gwasulmane à la même époque que les Ndong. Ils ont, au fil des siècles, développé une pratique beaucoup plus rigoriste que les Ndong. Aujourd'hui, ils sont à la tête de la religion gwasulmane de l'Empire, occupant notamment la charge héréditaire d'Imano de Sogol.
En parlant de religion, il est important de comprendre que les Ngus étant à l'origine de la capture et de la crémation de Naomi Wafa, ils sont très mal considérés par les xatholics qui la considèrent comme la Fille de Dieu.


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Alama de la tribu Hongo, le "Hong"

Les Hongos vivent entre les Ngus et les Ndongs sur les contreforts du massif du Pisces qui forment une frontière naturelle entre ces deux tribus très proches culturellement. Les Hongos dépendent eux du royaume du Habsor.
Leur Alama est un des plus complexes de l'Empire. Au centre, "l'étoile du matin" bien visible depuis leurs altitudes représentent pour eux un symbole de changement journalier. Une sorte d'invitation au changement personnel permanent, chaque jour dans une nouvelle optique. Une remise en question permanente de sa propre personne. Alors que la roue qui l'entoure est elle un symbole cyclique rappelant que leur société revient perpétuellement aux mêmes fondamentaux.
Cela parait à première vue extrêmement contradictoire. Comment concilier une introspection quotidienne et un cycle imposé par la tribu ?
C'est le rôle des prêtresses Hongos qui régissent la vie spirituelle et temporelle de la tribu. Elles sont autant des sortes "d'astrologues" et les gardiennes d'une tradition imposée qui suit les saisons, les années et des cycles plus longs.

Comme beaucoup de tribus gwanguamas, les tatouages jouent un rôle très important chez les Hongos. Ils sont pratiqués en général très jeune.
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Tatouage Hongo ou "Hong"
Quand les prêtresses jugent qu'un ou qu'une jeune Hongo a réussit à concilier ces deux notions dans sa vie quotidienne, alors un autres symbole est tatoué au centre de l'étoile (cf : ci-dessus). En règle général c'est un préalable à un éventuel mariage.
Ces symboles peuvent être très variés, allant de lettres signifiant une maxime à un autre Alama. Ce nouveau tatouage ne pourra jamais être changé, il s'agit du signe de l'acceptation de la volonté des prêtresses. La véritable entrée d'un Hongo dans la vie adulte.

La capitale tribale des Hongos est Falor.



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Alama de la tribu Xaadama, le "Dua"

Les Xaadama vivent au Nord des tribus gwasulmanes du royaume Maramona. Installés depuis toujours dans les Monts du Pisces, aujourd'hui en royaume du Habsor. Ils considèrent les tribus du sud comme de mauvais gwasulmans et les tribus du sud le leurs rendent bien. C'est depuis toujours une source de tensions.
Alors que les Ngus ou les Ndong sont dirigés par des Imanos masculins, la société Xaadama se choisit un guide, un guide féminin.
Son titre officiel est "Guide de la La confrérie de Xaadama" et depuis toujours ce fut une femme. Pourquoi cette altérité ? En tant qu'historien je ne saurais vous expliquer les tenants théologiques de cette scission mais elle est aussi ancienne que la religion gwasulmane pré-impériale.
Les différences sont nombreuses, dans la vie quotidienne. Alors qu'au Sud beaucoup de femmes ne portent pas de voile, les femmes xaadamas le porte systématiquement et pourtant elles sont les dirigeantes politiques et religieuses de la tribu. Selon certains théologiens il s'agit de cacher partiellement les boucles d'oreilles en or rose de leurs mines qui représentent l'Alama de leur tribu et surtout leur pouvoir temporel et spirituel.
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Boucles d'oreilles Xaadamas en or rose, le "Dua".
Les hommes arborent un tatouage sur le cou, très souvent des deux côtés. Cet Alama, le "Dua" signifie littéralement "peignes en bois" ce qui contraste singulièrement avec les boucles d'oreilles des femmes de la confrérie. Dans les deux cas c'est un symbole de pureté et même de beauté physique mais aussi de bonté et de recherche de la perfection spirituelle. Alors que les femmes cherchent à le dissimuler, les hommes le portent en tatouages très visibles. Cette bizarrerie agasse profondément nombre de gwasulmans de l'Empire et à vrai dire, à part pour les Xaadamas, cette singularité reste très obscure.
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Homme Xaadama
La capitale tribale des Xaadamas est Soralia, nichée au cœur des monts du Pisces.



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Alama de la tribu Gwanbare, le "Pa"
La tribu Gwambare a une histoire assez particulière. Son territoire au centre du massif du Pisces a été le refuge pour les rares anciens colons ayant rejoint la cause de Koffi Moutawa. Les Gwambares les ont aceuilli, ce furent presque les seuls, du moins les plus tolérants. Leur territoire au centre de l'Empire n'était pas très riche et très peu peuplé. Ils ont fait confiance à ces "traitres" qui ce sont révélés un atout majeur pour la tribu. Ils avaient amené avec eux des combattants mais surtout beaucoup d'or et des armes. Rapidement les Gwambares étaient parmi les combattants les mieux équipés de la guerre de libération. De tribu mineure, ils sont devenus les principaux supplétifs des Assalé qui allaient devenir les rois du Habsor. La guerre gagnée, le roi étendit leur territoire à la ville d'Habsor qui bénéficia même du statu de capitale tribale Gwambare. En quelques années ils avaient gagné un prestige inattendu, les gardiens du temple, les protecteurs des Rois du Habsor, toujours menacés par un chef de guerre de cette tribu belliqueuse.
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Bague Gwambare portant le "Pa"
Contrairement à la plupart des tribus de l'île, les Gwambares n'ont jamais utilisé les tatouages comme signe de reconnaissance, ils se dessinaient des motifs éphémères avec une herbe indigène, ce qu'ils font toujours. Longtemps ils portèrent aussi des tissus de mauvaise qualité portant leur Alama. Ces sortes de tuniques tissés à partir de fibres de graminées des montagnes ont laissé la place, après la guerre de libération, à des bagues en or portées par les femmes comme par les hommes. Cet Alama qui signifiait déjà les unions de clans nécessaires à la survie de la tribu est devenu un signe de riche mariage avec les unions mixtes qui se multipliaient. La population fut métissée en quelques générations ne constituant plus qu'une seule entité avec les anciens colons. Certains Gwambares pourrait être confondus avec les peuples "blancs" de l'Archipel.

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Une chef de tribu Gwambare
Sur le plan politique, les Gwambares se désignent un chef qui peut être indifféremment un homme ou une femme, leur capitale tribale est Habsor.




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Alama de la tribu Nyang, le "Hye"
La tribu Nyang a toujours été très proche des Moutawas et des Dogbos. Pendant la période pré-impériale ils étaient alliés contre l'agressive tribu Assalé. Situés entre ces deux tribus les Nyangs étaient la pierre d'angle de cette alliance. Pendant la guerre de libération, quand Adisa Doumbia sélectionna ce qui allait devenir la Garde Impériale, un Nyang fut nommé à sa tête. C'est toujours le cas aujourd'hui, aucun Empereur ne dérogeât à cette règle implicite. Ce pouvoir envié donne à cette tribu une aura particulière, la Garde Impériale n'est pas seulement dédiée à la sécurité de l'Empereur, il s'agit aussi d'un réseau étendu d’espionnage. La liberté d'action qui est conférée à son chef est loin d'être négligeable. Même si il doit toujours respecter les critères de recrutement d'Adisa Doumbia, les Nyangs essayent depuis des générations d'en prendre entièrement le contrôle. Mais comme vassal du roi Darmena, ses troupes sont en majorité xatholics ce qui limite ses pouvoirs et selon les Nyangs est délétère pour l'efficacité de la Garde Impériale.
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Ancien Alama Nyang ("Hye"), en territoire Moutawa
D'un point de vue politique, le commandant de la Garde Impériale ne peut siéger au Grand Conseil des tribus. Il doit donc céder la chefferie à un proche, actuellement il s'agit de sa très jeune femme, même si personne n'en est dupe. D'autant que l'Alama de la tribu signifie "Ce qui ne brûle pas", il faut avouer que les valeurs associées dans la culture gwanguama (incorruptibilité et endurance) sont pour au moins une d'elle très discutables.

La capitale tribale des Nyangs est Gayol à la pointe ouest de la plus belle plage du Nord de l'île qui s'étend sur plusieurs centaines de kilomètres.


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Alama de la tribu Benga, le "Tapo"

La tribu Benga est une des tribus dont le territoire a été totalement déplacé après la guerre de libération. Ils étaient quasiment absents de l'île à l'arrivée de Koffi Moutawa. La tribu était à l'origine implantée proche de Lunedon sur le territoire tribal actuel de la tribu Bah. Malheureusement pour eux beaucoup trop proche du seul véritable port de l'île contrôlé alors par les colons. Peux nombreux, plutôt pacifiques, ils furent massivement déportés dés le début du commerce des esclaves.
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Femme benga, avec un motif de leur Alama, le "Tapo"
Leur Alama le "Tapo" n'est plus tatoué depuis longtemps mais porté comme un motif sur un voile pour les femmes ou sur la tunique pour les hommes. Les Benga étant quasiment tous gwasulmans. Il signifie la réconciliation, ce nœud à quatre boucle a toujours été leur marque.
Tombés en esclavage ils l'ont pourtant conservé. Quand ils sont revenu sur leur île d'origine ils étaient sous la protection des Dogbos qui avaient fait tout ce qu'ils pouvaient pour les racheter. Ils assurèrent la plupart du soutient logistique et médical de l'armée de libération, aucune tribu ne les voyant comme une menace. A la fin de la guerre, le premier roi Dogbo leur donna un territoire au sud de son royaume, loin de leurs terres d'origine mais où ils continuèrent leur mode de vie en paix.

Leur capitale tribale actuelle est Hana.


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Alama de la tribu Moupondo, le "Sand"

La tribu Moupondo a toujours été une tribu tournée vers la mer. Elle faisait déjà du cabotage côtier à l'intérieur de la barrière de corail bien avant l'époque Impériale. Ils étaient utiles aux colons pour assurer le transport des denrées alimentaires produites sur les terres fertiles autour de Darmena vers d'autres régions de l'Empire. Ils furent donc relativement épargnés par les envahisseurs qui ne souhaitaient pas se charger de cette tâche dangereuse parmi les récifs. Les Moupondos utilisaient des embarcations moyennes mais connaissaient bien toute les passes et les écueils et cela sur toutes la côte de l'île.
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Petit voilier traditionnel Moupondo
Leur Alama, le "Sand", représente un oiseau de mer stylisé. Il peut y avoir des variantes, dans la forme ou dans la couleur de leurs tatouages. C'est un symbole de l’importance de l’apprentissage du passé observé de la nature, l'importance du souvenir des routes maritimes.
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Tatouage Moupondo "le Sand"
Les premiers libérateurs de Koffi Moutawa ne pouvaient pas débarquer à Lunedon la fleur au fusil. Sans les Moupondos, ils n'auraient pas réussi à passer la barrière de corail. Les petites passes connues d'eux seuls ont permis aux premières forces de s'infiltrer dans leurs petits voiliers. Aujourd'hui les Moupondos constituent la grande majorité des officiers de la marine marchande et de guerre gwanguama. Même avec des cartes "modernes", un capitaine est toujours plus rassuré avec un Moupondo sur la passerelle. Ils ont sauvé plus d'un navire gwanguama.

Leur capitale tribale est Dardor, volontairement loin de la côte où leurs affaires n'étaient pas toujours très honnêtes.


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Alama de la tribu Ondoa, le "Yanko"

La tribu Ondoa, vaste sujet qui mériterait une conférence à elle seule. Il faut déjà se souvenir que c'est dans un village près de leur capitale tribale Wafa qu'est née Naomi-Rédemptrice et c'est à Wafa qu'elle est ressuscitée devant ses fidèles (Le territoire des Wafas fut intégré très tôt à la tribu Ondoa). Elle est considérée par les xatholics et les évangéliaires comme la fille de Dieu, voir Dieu. Vous comprendrez aisément que ces événements bien antérieurs à la période impériale confèrent à cette tribu un prestige particulier (et accessoirement des revenus considérables liés aux pèlerinages).
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Tatouage Ondoa, le "Yanko"
Le tatouage ci-dessus est un des plus répandu dans l'Empire. Nous avons vu que les tribus en portent souvent plusieurs, celui ci est couramment associé par les adeptes de Naomi-Rédemptrice à celui de leur tribu. Sa symbolique est assez claire, un cœur qui contient la fameuse croix que formait le baobab où Naomi fut immolée par la tribu Ngu avant de revenir à la vie selon la croyance. Il est donc éminemment religieux comme tout les ondoas sont à de rares exceptions xatholics. Les sujets Darmena, dont ils font partie, constituent depuis l'époque de la guerre de libération le gros des troupes de l'armée gwanguama. Les Ondoas vouent, pour la plupart, une haine exacerbée envers les Ngus depuis des siècles et ce sentiment c'est largement répandu par la religion aux xatholics et évangéliaires. C'est la raison principale pour laquelle l'Empereur n'envoya pas l'armée contre la révolte Ngu de Mai 2020. C'est aussi pourquoi cet exposé a longtemps dérangé l'Empereur qui en a interdit la publication à l'étranger avant de décider de crever l’abcès.


Conclusion

J'ai commencé ce travail de recherche il y a plusieurs années. Mon Empereur m'a ordonné de l'interrompre, ou du moins de ne pas le publier. Cette injonction valait pour l'Université de Sogol où la présentation a été suspendue mais surtout pour des interventions à l'étranger. Je comprends la position de l'Empereur qui souhaite unifier les gwanguamas au delà des considération tribales. Elles sont en effet partiellement obsolètes vu le nombre de mariages inter-tribaux, mais il demeure qu'on ne peut pas comprendre la société gwanguama sans prendre en compte ses particularités.
Chaque tribu présentée rapidement dans cette conférence pourrait faire l'objet d'une présentation beaucoup plus complète. On pourrait également faire références aux tribus assimilées à d'autres ou simplement exterminées par les colons. Je continuerai donc mes travaux dans l'optique de faire comprendre aux jeunes générations l'Histoire profonde de leur Empire auquel je souhaite sincèrement un avenir de paix et de tolérance.




Boku Bah
Professeur d'Histoire à l'université de Sogol.
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